Mabon et l'Eau - II
Je continue donc mes réflexions aquatiques.
Il y a quelques semaines, non, mois, puisque c'était en juin, j'ai fini ce tableau. Ça me fait même drôle d'écrire "ce tableau". En réalité, c'est même le premier que je fais sur châssis. J'ai réussis à prendre sur moi pour aller au delà de mes peurs et à "me jeter à l'eau".
Et je me suis donc littéralement jetée à l'eau. Je l'ai réalisé relativement rapidement. En deux jets en fait. Le premier pour le dessin. Qui a ensuite attendu quelques nouvelles semaines d'hésitations jusqu'à ce que je passe aux "choses sérieuses", la peinture, en deux soirées. Et ensuite ? Et bien ensuite il a un peu été victime du "ce n'est rien", "ce n'est pas si important" merveilleusement décrit par Julia Cameron au chapitre 3 que je viens de commencer à feuilleter (p. 125)
"De nombreux artistes commencent une œuvre d'art, avancent bien et, lorsqu'ils sont près de la fin, éprouvent le sentiment que, mystérieusement, le travail s'est vidé de tout mérite. Cette œuvre n'en vaut plus la peine. Pour les thérapeutes, cette poussée soudaine de manque d'intérêt ("Cela n'a aucune importance") se rencontre fréquemment chez ceux qui veulent nier la douleur et éviter la vulnérabilité."
Édifiant n'est-ce pas? Et bien, même si j'avais fini mon tableau, que je me disais vaguement pendant que je le faisait que je mettrais bien une représentation de la Déesse sur mon autel. Et bien une fois terminé, je l'ai laissé de côté. Je n'avais même pas pris la peine de méditer dessus/avec. Quand à réorganiser mon autel pour lui faire une petite place... Ça ne m'était plus venu à l'idée. Ni même il ne me serait venu à l'idée de prendre un peu de recul, de le regarder, et de me dire "Ça y est, tu as accomplis quelque chose. Un vrai tableau. Sur une vraie toile. Et tu l'as fini. Il est terminé. Tu t'y es mise, et tu l'as terminé." Non, bien sûr.
En y réfléchissant ce midi, je me suis rendue compte qu'il pouvait peut-être m'ouvrir au monde de l'Eau. D'ailleurs, en y regardant de plus près, je vois aussi qu'il est lié à deux autres peintures faites l'année dernière, mais j'y reviendrais.
Il est aujourd'hui sur mon autel. Au delà de l'aspect esthétique, il est mon support de méditation.
Comme la Fleur Sacrée du Lotus, apprendre à pousse en eaux troubles, aller vers la surface
Rester souple comme le roseau. Le lien pour réconcilier Eau et Air?
Oser aller encore plus loin dans le monde des émotions ?
Eau / Intuition / Rêves / Emotions
Après le Feu de l'été, l'Eau arrive à présent. C'est cette Eau qui peut pénétrer la Terre pendant l'hiver. Pour la purifier. Mais ce processus de Purification va aussi de paire avec une sorte de pourrissement de ce qui n'est pas nécessaire. Mais c'est bien aussi aussi cette Eau qui fera le lien entre Air et Terre, qui nourrira aussi la graine que l'on sèmera bientôt. Le cycle recommencera.
"Lors de vos méditations précédentes, vous "voliez haut": maintenant, il vous faut revenir à un enracinement plus profond dans la terre et vous engager dans uns spirale intérieure de contemplation." Le Pilier d'Isis, p. 281.
"l'Eau a pour signification spirituelle l'équilibre, l'amour, les émotions, le mystère, la naissance, le cycle menstruel, le savoir secret. Ses dons physiques sont la purification, l'hydratation créatrice de vie, le rafraichissement, l'apaisement, le sang et les fluides du corps." La Bible de la Magie Naturelle, p.83 (un bouquin bof-bof, mais comme quoi...)
"A cette fête, on se tient entre les piliers de lumière et
d'obscurité, prêt à descendre dans la longue nuit de l'année en
compagnie des Déesses dont les mythes sont associés à l'Autre Monde.
[...] on se prépare à la descente dans les profondes ténèbres créatrices
des six mois qui viennent. Tout comme les grains germent dans
l'obscurité de la terre fertile, on continue à se développer en se
préparant au silence dans le noir, en atteignant le tréfonds consacré à
la régénération intérieure et en y puisant des trésors de créativité et
de savoir spirituel.
[...]
Si Yule est le minuit de l'année, Modron est son crépuscule. Dans ce clair-obscur, on amène avec soi dans les ténèbres autant qu'on peut de la force du Soleil à son apogée à Litha." Idem, p. 73
Pour les sources, celles qui ne sont pas cités sont soit des évidences, soit issues de ma bibliothèque, dont j'ai mis la plupart des ouvrages commentés dans mon e-store ici.